Flash Info 218 : EUDR, report de la mise en oeuvre du règlement européen sur la déforestation

Dernière mise à jour le 2 Oct. 2024

La Commission européenne a annoncé ce 2 octobre qu’elle proposerait de retarder d’un an la mise en œuvre de sa loi phare interdisant l’importation de produits de base liés à la déforestation, à la suite d’appels lancés par des industries et des gouvernements du monde entier.

Outre les risques d’exclusion du marché de l’UE pour des millions de petits agriculteurs pauvres, annoncés par le Brésil ou la Malaisie, l’industrie a également largement averti que la loi perturberait les chaînes d’approvisionnement de l’Union européenne et ferait grimper les prix.

 

Une vingtaine des 27 États membres de l’UE ont demandé en mars à Bruxelles de réduire et éventuellement de suspendre la loi, affirmant qu’elle nuirait aux agriculteurs de l’Union, qui se verraient interdire d’exporter des produits cultivés sur des terres déboisées.

La proposition devra être approuvée par le Parlement européen et les États membres, a déclaré la Commission.


Les orientations et le délai de 12 mois proposé visent à « assurer le succès de la EUDR, qui est primordiale pour répondre à la contribution de l’UE au problème mondial urgent de la déforestation », a déclaré la Commission, ajoutant qu’elle ne remettait pas en question les objectifs ou le contenu de la loi.

Les dirigeants de l’UE ont édulcoré de nombreuses mesures environnementales cette année pour tenter d’apaiser des mois de protestations des agriculteurs sur des questions telles que les politiques vertes de l’UE et les importations bon marché.


Le règlement de l’UE sur la déforestation (EUDR) aurait, à partir du 30 décembre 2024, exigé des entreprises qui importent du soja, du bœuf, du cacao, du café, de l’huile de palme, du bois, du caoutchouc et des produits connexes qu’elles prouvent que leurs chaînes d’approvisionnement ne contribuent pas à la destruction des forêts du monde, sous peine de lourdes amendes.

Les entreprises devront cartographier numériquement leurs chaînes d’approvisionnement jusqu’à la parcelle où leurs matières premières ont été cultivées, même dans les petites exploitations agricoles des régions rurales éloignées.

 

Sources: Reuters