Dernière mise à jour le 11 Apr. 2022
La France a publié les résultats de ses Assises qui se sont déroulées depuis juillet 2021, réunissant près de 480 participants autour d’un dialogue constructif.
Ces Assises de la Forêt et du Bois ont permis de faire converger les intérêts et les stratégies des différentes parties prenantes autour de priorités pour construire la forêt de demain et garantir à la fois sa sauvegarde et son exploitation. Pour la première fois, le Gouvernement français déclare avoir tracé une feuille de route multisectorielle, transversale et commune pour la forêt sur le long terme. Cette réponse ambitieuse permet de prendre un virage déterminé pour le développement de nos forêts et des usages du bois, avec des impacts opérationnels et durables pour la filière.
Quatre thématiques ont été dégagées : l’amélioration des connaissances de la forêt, le renouvellement forestier, le développement de l’industrie du bois « souveraine » et la nouvelle gouvernance inclusive et partagée permettant de pérenniser le dialogue avec tous les acteurs. Entre 2021 et 2030, entre 1,1 et 1,4 milliard d’euros seront consacrés au renouvellement forestier. Cet accompagnement financer reposera sur trois piliers : encourager les projets forestiers favorisant la captation de carbone, intégrer d’avantage les enjeux de biodiversité dans la gestion forestière et promouvoir la diversification des essences en particulier pour réduire les risques liés au changement climatique pesant sur les forêts. Parmi les mesures concrètes liées au renouvellement forestier, on peut trouver :
- La France dispose d’un Label Bas-Carbone depuis 2018 permettant de certifier des projets de réduction d’émissions de gaz à effet de serre et de séquestration carbone dans tous les secteurs (forêt, agriculture, transport, bâtiment, déchets, etc.) et de les valoriser économiquement.
- Depuis 2001, le Dispositif d’encouragement fiscal à l’investissement en forêt (DEFI) comprend 4 volets (acquisition, travaux, contrat et assurance) encourageant une gestion active de la forêt ou encore le respect des documents de gestion durable par les propriétaires privés.
- Les aides permettront de promouvoir la diversification des essences encourageant la biodiversité des espaces forestiers. Concrètement, le seuil de diversification sera abaissé de 10 ha à 4 hectares pour aller plus loin dans la diversification, gage de résilience, et une bonification du taux d’aide sera également mise en place pour les propriétaires engagés dans des démarches de certification environnementale FSC ou PEFC.
- Pour accompagner un renouvellement des forêts adapté aux enjeux du climat et de la biodiversité, les Assises de la Forêt et du Bois préconisent la création d’une commission scientifique, chargée d’émettre des recommandations sur les essences d’avenir dans le contexte de l’adaptation des forêts au changement climatique
- Le renforcement de la recherche et de la sélection de peuplements d’essences d’avenir adaptées au changement climatique passera par le financement de lieux d’expérimentation de nouvelles essences ainsi qu’un conservatoire des ressources génétiques forestières.
- Un financement spécifique sera dédié pour les pépiniéristes forestiers et entreprises de reboisement, maillon pivot de la dynamique du renouvellement forestier.
On peut constater sur base de ces quelques lignes que la France a déployé beaucoup d’énergie pour redéfinir l’avenir de ses forêts puisqu’elle s’est dotée déjà avant la tenue des Assises d’un programme forestier national décliné en différents programmes régionaux. Son approche pragmatique, non dogmatique et transversal tenant compte d’autres programmes a permis de cibler efficacement les besoins et des solutions résumées dans un document succinct de 20 pages, téléchargeable ici