Dernière mise à jour le 4 Mar. 2013
A l’horizon de 2020, 20% de la consommation totale d’énergie de la Région wallonne devra être de source renouvelable. Dans ce contexte de la réorientation de notre approvisionnement énergétique, de nouvelles ressources renouvelables potentielles sont investiguées. La biomasse en est une majeure. Mais les conséquences de ce choix ne sont pas anodines pour les propriétaires ruraux.
Une des sources renouvelables pour la production de chaleur et d’électricité est la biomasse. Celle-ci va subir, dans les années à venir, une forte pression en raison d’une consommation accrue. Cependant :
- la vocation alimentaire de nos terres agricoles doit rester prioritaire. D’autant que les jeunes filières qui les sollicitent à d’autres fins doivent encore faire la démonstration de leur durabilité. Parmi les spéculations agricoles non alimentaires, le chanvre ou le miscanthus peuvent être des opportunités intéressantes dans certaines conditions de valorisation.
- Des voies prometteuses d’optimisation de la production de biomasse doivent être étudiées : implantation de haies, agroforesterie ou encore taillis à très courte rotation (TTCR). Outre leur impact positif sur les fonctions paysagères et environnementales de l’espace rural, ces affectations participent aussi aux objectifs de qualité de l’eau et de lutte contre l’érosion. Cependant, ces voies sont actuellement barrées par le statut du bail à ferme : elles impliquent des engagements sur des termes dépassant souvent la durée de bail.
- la biomasse forestière est également convoitée pour son potentiel énergétique. Les marchés traditionnels du bois seront très fortement impactés par cette situation. Déjà actuellement, les seules centrales électriques belges en fonctionnement ou en construction consommeront en régime 3.500.000 tonnes de bois, soit un montant qui approche la production du pays. La majeure partie de ce volume est aujourd’hui importé mais, dès à présent, des grumes sont déchiquetées chez nous pour répondre à cette demande.
Que fait NTF ?
La vocation de notre association est de promouvoir la production de bois dans le cadre d’une gestion durable. Ceci suppose que les forêts remplissent pleinement leurs trois fonctions (économique, sociale et environnementale) en harmonie avec les attentes de la société.
Dans ce sens, NTF a la conviction que la forêt a un rôle stratégique à jouer principalement en raison du caractère renouvelable de sa production. Chaque mètre-cube de bois est une contribution à la fixation de carbone atmosphérique. Suivant sa destination et la qualité de sa valorisation, cette contribution sera plus ou moins significative.
NTF suit l’évolution de nouveaux débouchés de la biomasse par une participation active dans les conseils d’administration de Valbiom et de l’Office Economique Wallon du Bois. Ces pistes sont des voies de diversification de marché intéressantes, mais elles doivent se développer en harmonie et complémentarité avec les filières actuelles de valorisation. NTF est attentif au fait que :
- une augmentation de la demande brusque et incontrôlée risque d’occasionner des dérives dans l’exploitation de la ressource et compromettre la durabilité de la production. La mobilisation de certaines ressources comme les rémanents doit être soigneusement étudiée dans ses conséquences sur les sols forestiers,
- les décideurs ont le devoir de soutenir les filières émergentes prometteuses sans perturber la concurrence loyale qui doit régir ces marchés. En particulier, la durabilité de la filière bois à moyen et long termes en dépend.
Pour en savoir plus:
- Nouvelles énergies, nouvelles espèces , article paru dans Silva n° 05/2012.
- Valbiom: association qui étudie les pistes de valorisation de la biomasse
- Office Economique Wallon du Bois: organisme créé pour stimuler le développement de la filière forêt-bois