Dernière mise à jour le 29 Nov. 2025
Dans le cadre du projet SMURF, NTF s’intéresse aujourd’hui au développement des crédits biodiversité, un outil émergent qui pourrait transformer la manière dont la restauration écologique est financée.
Les “nature credits” reposent sur l’idée de « mesurer, certifier et valoriser des actions de restauration ou de protection de la nature », afin que ceux qui améliorent la biodiversité puissent recevoir une rémunération correspondant à cet effort. Il peut s’agir, par exemple, de restaurer une zone humide, d’améliorer un habitat forestier ou de mettre en place des couverts favorables à certaines espèces.
Pour les propriétaires ruraux wallons — forestiers comme agricoles — ce mécanisme représente à la fois une opportunité et un défi :
- Une opportunité, car ces crédits pourraient devenir une nouvelle source de financement, complémentaire aux aides publiques, pour soutenir des pratiques durables.
- Un défi, car un tel système exige une base scientifique solide, une certification rigoureuse, et surtout une sécurité juridique : les propriétaires doivent savoir précisément ce à quoi ils s’engagent, et sur quelle durée.
À ce jour, aucun cadre légal structuré ne régit encore la mise sur le marché de tels crédits en Wallonie. Des discussions sont en cours au niveau européen — notamment dans le cadre de la Nature Restoration Law — ce qui appelle à une vigilance accrue.
Le principal risque est que des dispositifs mal conçus instaurent des barrières à l’entrée (exigences en superficie, lourdeur administrative) empêchant les propriétaires privés d’y accéder, ou qu’ils entraînent une perte de contrôle excessive pour ces derniers.
Dans le cadre du financement en cascade SMURF - The forest owners' project, NTF analyse ces modèles, identifie les bonnes pratiques internationales et développe des outils pour permettre aux gestionnaires ruraux wallons de comprendre ces nouveaux instruments et de peser dans leur construction.
A cette fin, elle participait à une conférence très intéressante organisée mercredi 19 novembre par la Société Royale Forestière de Belgique sur le thème « Valorisation économique des services écosystémiques », soulevant la question essentielle du comment estimer cette valorisation et de quels services écosystémiques parle-t-on ?
