9emes Rencontres Filière Bois: 21 mars 2014, le printemps du Feuillu

Dernière mise à jour le 5 Mar. 2014

Les peuplements feuillus couvrent maintenant 57 % de la superficie forestière wallonne, mais le bois qu’ils produisent est mal valorisé. Une ressource aussi précieuse ne peut pas rester aussi négligée. Il est grand temps de rendre aux bois feuillus leurs lettres de noblesse, de les réhabiliter auprès des transformateurs comme des consommateurs en leur donnant un emploi à la mesure de leurs aptitudes. La 9ème édition des Rencontres Filière Bois veut engager la filière dans cette voie.

Des chiffres éloquents
  • La récolte annuelle de bois feuillus dans les forêts wallonnes ne représente que 68 % de l’accroissement biologique. Nos feuillus vieillissent en forêt en attendant des jours meilleurs…
  • En quinze ans, la moitié des scieries de feuillus wallonnes ont disparu, étouffées par la concurrence étrangère, la hausse des coûts de production, l’érosion voire la disparition des marchés, l’obsolescence de l’outil, etc.
  • Il ne reste qu’une scierie de hêtre en Wallonie, alors que le hêtre est, de loin, l’essence la plus récoltée. Le volume de grumes de hêtre scié annuellement est tombé à 10.000 m³ ; le volume de grumes de hêtre exporté annuellement, notamment en Asie, est 14 fois plus important.
  • Tous feuillus confondus, la Wallonie ne transforme qu’un cinquième des grumes qu’elle peut produire. Encore ne s’agit-il que de la première transformation, c’est-à-dire le sciage. La seconde transformation, celle qui génère la plus-value la plus importante, est, elle, quasi absente de notre territoire.

N’en jetons plus. La coupe est pleine. Mais l’agonie de la filière feuillue en Wallonie est-elle irrémédiable ? Si non, qu’est-il encore possible de faire ?

Une période propice

Loin de croire à la fatalité, la filière wallonne du bois veut montrer, par la 9ème édition des Rencontres, qu’elle est résolument déterminée à (re)construire l’avenir des feuillus wallons. Il ne s’agira pas, lors de cette journée, de faire un nième descriptif de la situation ni de débattre des facteurs à incriminer, mais bien d’identifier les pistes porteuses de promesses. Car contrairement à ce que les chiffres semblent indiquer, il se pourrait bien que la période soit propice au redressement.

Ce sentiment s’inspire notamment des éléments suivants :

  • Les pouvoirs publics doivent prendre le virage du développement durable. En encourageant la valorisation d’une matière première locale et renouvelable, aux multiples et incontestables vertus environnementales, ils s’inscriraient parfaitement dans cette perspective.
  • Pour des raisons autant sociales qu’environnementales, les citoyens sont de plus en plus sensibles à la nécessité de sauvegarder les économies locales. Ils expriment un intérêt grandissant pour les produits à faible énergie grise, issus de circuits courts.
  • Un outil de transformation surdimensionné et une raréfaction des surfaces productives ont entraîné un renchérissement sans doute durable des bois résineux. Les bois feuillus sont, dans le même temps, devenus moins chers et pourraient faire une percée dans des domaines traditionnellement réservés aux résineux comme les structures bois.
Un large éventail de possibilités

Des points de vue technique et économique, qu’est-il possible de faire avec le bois des feuillus indigènes ? De quelles connaissances, de quel savoir-faire, de quel équipement complémentaires faut-il que nous nous dotions pour pouvoir le faire ? Comment prendre pied dans les marchés jugés porteurs ? Telles sont les questions auxquelles tâchera de répondre la 9ème édition des Rencontres Filière Bois, qui aura lieu le vendredi 21 mars prochain de 8h30 à 13h15 dans le cadre du salon Bois & Habitat, à Namur (cliquez sur le lien pour les détails pratiques).

La matinée débutera par un film d’une quinzaine de minutes qui rappellera ou révélera les différentes manières dont les bois feuillus sont actuellement valorisés en Wallonie.
Des transformateurs de bois feuillus, designers et menuisiers, se succéderont ensuite à la tribune pour exposer leur savoir-faire, rendre compte de leur itinéraire, des difficultés auxquelles ils ont été confrontés et des succès qu’ils ont obtenus.

Puis viendra le moment d’un peu de rêve, de rêve américain en l’occurrence, lorsque Robin FISHER, consultant de l’AHEC (American Hardwood Export Council), montrera quelques-uns des plus beaux ouvrages réalisés avec des feuillus d’Amérique du Nord.

L’assemblée sera en outre invitée à parcourir le vaste champ des possibles en termes de valorisation des feuillus grâce à l’intervention d’André RICHTER, Adjoint au directeur général et Directeur des programmes à l’institut technologique FCBA (Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement) à Paris, auteur d’un rapport qui fait autorité en la matière : « Perspectives de valorisation des bois d’oeuvre feuillus français à l’horizon 2020 ».

Parmi les rares certitudes dont puisse disposer la filière, il en est une que personne ne songe à contester : le redressement de la filière feuillue passera nécessairement par la conquête de marchés extérieurs. Aussi, Philippe SUINEN, Administrateur général de l’AWEX, montrera-t-il comment les réseaux qu’a tissés son agence, comment les nombreuses têtes de pont dont elle dispose sur tous les continents pourraient contribuer à une plus large diffusion des produits wallons à base de bois feuillus.

Que le fonctionnement de l’économie ignore les frontières est dorénavant admis et intégré dans le raisonnement. Mais comment ce fonctionnement risque-t-il d’évoluer ? Comment varieront des paramètres aussi déterminants que le coût du travail, le coût de l’énergie, les rapports de force intercontinentaux ? Il fallait, pour répondre à de telles questions, quelqu’un capable de jeter un peu de lumière sur les arcanes de l’économie internationale. Aussi, les 9èmes Rencontres Filière Bois accueilleront-elles Amid FALJAOUI, Directeur de Trends-Tendances. Dans sa chronique quotidienne, sur les antennes de la RTBF, Amid FALJAOUI décrypte l’actualité économique avec un rare talent de vulgarisateur ; il évoquera les grands courants au milieu desquels la filière bois devra garder son cap.

Enfin, Élodie DE SÉLYS, la très talentueuse et très souriante présentatrice de la RTBF qui, de « La Télé de A@Z » à « Starter » passe allégrement des images cultes au coaching d’entrepreneurs, orchestrera l’ensemble et donnera le tempo.

La pointe finement taillée du crayon du caricaturiste Pad’r apportera au tout le piquant nécessaire.

Des Rencontres devenues incontournables

Les Rencontres ont été créées dans un double objectif :
1. elles tâchent de mieux faire connaître le bois et la filière bois à un public assez large, la méconnaissance restant un frein à l’usage du bois ;
2. elles confèrent, par une meilleure circulation interne de l’information, un surcroît de cohésion à une filière trop segmentée et trop dispersée.

Les « Rencontres Filière Bois » ont pris rang de jalon dans le calendrier de la filière. Leur notoriété n’a cessé de croître au fil des ans, nourrie par un choix de thèmes en étroite correspondance avec les évolutions socio-économiques en cours ou à venir et par la qualité d’intervenants unanimement considérés comme des références dans le monde de la forêt et du bois. Elles ont de plus bénéficié de têtes d’affiche du calibre de Jean-Pascal VAN YPERSELE, Alain HUBERT, Pierre KROLL, Jean PUECH, Éric DOMB, et bien d’autres, qui, n’appartenant pas au « sérail bois », ont posé dessus un regard vierge de toute idée préconçue et ont ainsi enrichi de leurs points de vue les analyses des spécialistes. Tout cela devant une salle systématiquement comble !

Pour les managers de la filière, les Rencontres sont devenues les incontournables lieu et moment où les tendances se révèlent et où les manoeuvres s’amorcent…
L’organisation des Rencontres Filière Bois, il faut le rappeler, est collégiale ; chaque composante de la filière wallonne du bois y prend une part, prouvant ainsi l’aptitude de la filière à servir l’intérêt commun par-delà les clivages internes.

Pour le Comité organisateur des Rencontres Filières Bois,

E. DEFAYS, Directeur de l'Office économique wallon du bois.